Cristina… Mh. Cela ne t’étonnerait pas si tu la découvrais venir d’un pays de l’Est et bossant pour un proxénète russe aux finances riches.
Cristina, c’est un beau faux nom de pute. Intérieurement, tu te marres - ce sera presque trop facile de lui ouvrir les cuisses - extérieurement tu n’es que sourire et obligeance.
Non sans une once d’arrogance, tu vous commandes un mètre de shooters de tequila - lames de citrons et sel en prime.
Allons… Tu es plus joueur, tu es plus vicieux. Le dernier shot ne se boira pas si impunément - tu places une pilule d’extasy sur l’une des lames de citron, la coinces entre tes lèvres - puis tu épouses les siennes.
L’ivresse gravit lentement mais sûrement les pans de ta lucidité - lucidité qui sera mise en veilleuse jusqu’à l’aurore -
à ton tour de prendre une pilule.Les effets ne tarderont pas à venir - autant les accueillir dans le bon état d’esprit.
« Appelle-moi Kab. » - ton sourire qui s’étire, tes mains qui encerclent sa taille, tes pas qui vous entraînent au coeur de la foule.
La musique est assourdissante, envahissante - la chaleur étouffante, moite ; danser n’est pas un loisir que tu apprécies mais le seul fait d’observer ton invitée bouger compense cet ennui.
Une chaleur différente, déguisée en vagues lancinantes, remonte depuis ton ventre jusqu’à tes joues - tes pupilles s’élargissent.
L’euphorie.
Tes mains qui encerclent sa taille pour la seconde fois - ton visage exalté qui se perd contre sa nuque -
« J’ai peur de me dissoudre… » - tu murmures, incertain de savoir si ta peur est un jeu ou si elle est réelle.
« Il faut que tu m’ancres dans l’espace. » - l’éclat lubrique qui fend tes yeux, tes dents qui se frayent un chemin à l’orée de son cou - qui remontent pointe à pointe - ta langue qui profanes sa bouche, son souffle -
« Il faut que tu me fasses vibrer. » ; ne reste que l’envie, animale et extatique de posséder ses chairs, d’embrasser, de dévorer, de violenter chaque centimètre de son corps offert à ta merci.
C’est arrivé, ça y’est - ta lucidité est en veilleuse.