Sujet: bloodless freaks Ϟ tonton Lun 12 Mar - 22:56
musique ; Dans mon p’tit bout d’vie à Vermouth, j’y r’trouve un peu d’chez moi. La misère, les gamins dans les rues avec un ballon, les hurlements les jours et les nuits et c’est bizarrement comme ça que j’gardais la tête sur les épaules. J’essaye toujours de faire profil bas, pourtant. Je n’sais pas, c’est sans doute parce que j’ai l’impression d’être la seule tête reconnaissable à Dedale, pas seulement parce que je suis black, mais parce que j’suis la seule face qu’on voit à la télévision assez régulièrement pour être considéré comme un grand présentateur… Facile quand on a pas encore de collègues ou de rivaux. Dans une autre vie, j’aurais peut-être apprécié ma position. Dans celle-ci, ça me fait chier.
J’ai les mains dans les poches, les pieds qui traînent. Je rentre chez moi. Le soleil est encore haut. C’est une belle journée et si seulement j’pouvais le penser sincèrement. Pourtant, au détour d’une rue, du brouhaha. Habituel, comme j’le disais, mais ça a eu le mérite d’attirer mon attention. Au loin, je vois des gosses se taper dessus. Un contre un, c’est facile à gérer, mais ils sont tellement nombreux que j’vois à peine combien ils sont. Je fronce les sourcils, serre les poings. Et surtout, j’sais que ça sert à rien de gueuler sur des mioches du bidonville : ils n’écoutent pas. Qui plus est, à la moindre griffure de ma part, c’est la fin assuré. Dead. Mort. K.O. Et j’ai pas coupé mes ongles.
Je grimace, et au moment où j’m’apprête à jouer aux héros et à leur hurler dessus (même si j’ai souligné que c’était inutile), je vois Tonton apparaître dans le champ de vision, plus loin. Tonton, c’est un bon gars. Y en a pas deux comme lui. On dit qu’on peut lui faire confiance, et j’suis plutôt d’accord avec ça, pour une fois.
Je presse le pas jusqu’à lui. Yo Tonton. Je me racle la gorge et pointe l’bordel derrière nous. Tu peux me filer un coup de main avant que l’un d’eux se tue ?
Sujet: Re: bloodless freaks Ϟ tonton Mar 13 Mar - 4:42
bloodless freaks
Tonton ouvre la porte et sort de chez l’une de ses nièces. Elle l’avait appelé en urgence, au petit matin. Une déprime. Il est resté des heures chez elle, à l’écouter, patiemment. Il n’a pas dit grand-chose durant ce temps-là, mais ce n’était pas nécessaire. Juste parler avait fait beaucoup de bien à la petite. Il lui adresse un sourire, un petit signe de la main, et un dernier vœu. Prends soin de toi. Et il sort enfin.
Vermouth est tout agité. Pas étonnant, la journée n’est pas terminé. Bien qu’il ne vive pas à Vermonth, Tonton a l’impression de connaître le quartier. Il est un peu à l’image de tous les quartiers miséreux : sale, les canalisations débordantes, les ordures qui traînent, et une odeur infecte et indescriptible. Le genre de quartier dans lequel Tonton a grandi, quand il s’appelait encore Anthony. Il en serait presque nostalgique.
Des cris, plus nombreux et concentrés, attirent son attention. Tonton a juste à tourner la tête pour apercevoir des gamins sont en train de se battre dans une ruelle. Et tous en même temps. Tonton observe les combattants, cherche à voir s’il en connaît un qu’il pourrait menacer de dénoncer à ses parents, histoire de calmer le jeu. Mais les poings fusent, et les visages sont déjà gonflés. Difficile d’identifier quelqu’un dans le chaos de la bataille.
Quelqu’un, plus loin, l’interpelle. Tonton lève les yeux et son regard croise celui d’Oliver. À la vue de son ami, un sourire se dessine sur ses lèvres immédiatement. Ollie veut un coup de main pour séparer les enfants. Tonton prend d’abord cette demande en rigolant.
« Et si on prenait les paris, à la place? Voir qui c’est qui gagne. » propose-t-il en plaisantant.
En vrai, il regarde les enfants et réfléchit à une façon de les séparer. Ce qui risque de se passer, c’est que les enfants vont se fatiguer tout seuls et arrêter par eux-mêmes. C’est une pensée bien optimiste, car Tonton remarque du coin de l’œil que l’un d’eux s’est éloigné et s’en revient avec une barre de fer tordue et rouée.
« Wow ok non. Ça dégénère. »
Tonton se précipite en courant vers les enfants et fait un signe du bras à Ollie.
« On va les séparer de force. »
En signe d’exemple, Tonton saisit par les bras le premier môme sur son chemin et le pousse brusquement sur le côté. Bousculé, le petit tombe en arrière. Il aura un peu mal aux fesses, mais il survivra. Reste encore à arracher les autres de la bagarre, et à gérer le morveux armé.
Sujet: Re: bloodless freaks Ϟ tonton Ven 16 Mar - 14:27
musique ; Tonton n’a pas l’air de comprendre que je suis sérieux alors qu’il me fait une blague. Je finis par hausser un sourcil et me dire qu’en fin de compte, c’est peut-être pas une si bonne idée de venir lui demander un coup de main, mais il semblerait qu’il se réveille assez vite tandis que derrière nous, les hurlements ne cessent de croître. Je me retourne et au-même moment vois les armes se joindre à la bataille - nous n’avons pas beaucoup de temps avant que cela prenne une dimension bien plus sérieuse. Tonton se met à l’action et moi j’me mets à sourire en le suivant - ça c’est Tonton ! Un gamin par terre, plus que… huit… douze… Seize ? Je n’arrive pas à compter. Je m’élance vers les mômes et essaye d’en chopper un par les bras.
Comment arrêter une bagarre selon moi ? Step 1 : me prendre une mandale par un loup garou de 13 ans. Fin du game.
Alors, ça fait super mal, et ça tourne. CA VA CHAUFFER.
Plus de respect, retour dans la street, j’en choppe un par la ceinture et je lui réserve le même sort que la victime de Tonton : bam, sur l’arrière train. Un second, pareil. Un troisième, je le pousse assez fort pour le convaincre de ne jamais revenir. Un quatrième, je le prends par les bras et il n’a de cesse de gigoter. Au loin, j’vois les autres avec les barres en fer essayer de partir en courant.
Tonton !! Va falloir que tu sprints pour chopper ceux qui s’en vont !! Tu voudrais quand même pas ne pas pouvoir leur faire la morale hein ?!
Parce que Tonton est définitivement plus doué que moi pour ces conneries.
Sujet: Re: bloodless freaks Ϟ tonton Ven 16 Mar - 17:59
bloodless freaks
Tonton saisit des gamins par les bras ou les hanches et les pousse de tous les côtés. Très vite, Ollie se joint à lui pour disperser la bagarre. L’autre adulte essaye d'en prendre un par les bras et se prend une mandale. C’est comme si l’enfant avait appuyé sur un bouton ; aussitôt, Ollie change d’attitude et pousse brusquement les enfants par paquets. Tonton est presque distrait par ce spectacle ; Ollie est comme un seul homme au milieu d’un groupe de monstres.
Distrait, Tonton ne remarque pas qu’il tient par le poignet un de ces petits morveux. Le gamin tente de se dégager et donne un coup de pied dans le genou de Tonton. Retour à la réalité pour celui-ci, qui tourne son regard vers le petit, hausse les sourcils, mais ne bouge pas. En guise de réponse, l’enfant lui crache dessus. La claque que Tonton Anthony lui met est presque partie toute seule. Par réflexe. Tonton ne s’en rend compte qu’après. Mais avant qu’il ne puisse présenter des excuses, ou dire quoique ce soit, Ollie le hèle : il faut rattraper les petits armés qui s’en vont, pour leur faire la morale.
Faire la morale, c’est pas son truc, à Tonton. Il est censé être l’oncle sympa. C’est plus du genre d’Ollie de jouer au daron sévère. Mais pas le temps d’en discuter. Tonton pousse par terre le gamin qu’il tenait avant de s’élancer vers les gamins qui fuient. Ceux-ci le remarquent et pressent le pas. Tonton essaye d’aller plus vite, et là… son âge, son état de décomposition et son passé de fumeur lui tombent dessus : il est déjà essoufflé et il a deux points de côté. En plus, à cause du coup de pied de l'autre gamin, il a maintenant mal au genou et court difficilement. Il se force quand même à essayer de rattraper la distance qui le sépare des petits morveux, mais à grand peine. En tendant le bras, il parvient à attraper le dernier du troupeau – un petit bonhomme humain qui doit être asthmatique, au vu de sa respiration difficile. Les autres se sont déjà tous enfuis, dispersés dans plusieurs ruelles et ont disparu.
Dépité, Tonton revient vers Ollie, en tirant par la main le petit qui halète. Tonton a l’impression d’avoir le cœur dans l’estomac, et il respire aussi fortement que le petit asthmatique. Je devrais faire plus de sport. Le duo d’essouflés arrive sur l’ancien lieu de la bataille. Tonton pousse le petit vers Ollie.
« Tiens, fais-lui la morale toi… T’es bon pour ça. »
Tonton pause ses mains sur ses genoux et prend une grande respiration.
Sujet: Re: bloodless freaks Ϟ tonton Sam 17 Mar - 20:18
musique ; En toute honnêteté j’peux pas ne PAS rire quand je vois Tonton courir après le gamin comme un vieillard. Il est tout de travers en revenant, sans doute un point de côté - mais il me gifle en me sortant que c’est à moi de faire la morale. Je le regarde, essoufflé. J’essaye d’effacer mon sourire moqueur, c’est dur. Je matte le gamin, je le prends par le bras. Il fuit le regard, pas spécialement effrayé mais plutôt provocateur et sincèrement emmerdé - j’aurais fait pareil. Je fronce les sourcils et je prends mes airs de daron pas bien sympathique. C’est quoi c’délire ? Je commence. T’attaques avec une arme alors que tout le monde est à mains nues ?! Tu veux les tuer ? À ton âge ? Je m’approche un peu, il esquive davantage. T’as pas assez de problème dans ta vie, ici, tu veux avoir une mort sur la conscience alors que t’es haut comme trois pommes ?! Je hausse le ton. Regarde-les. REGARDE ! Je le tourne vers ses camarades amochés. Vous vous croyez malins et forts ? Vous ne serez jamais des hommes alors !
Le discours continue pas loin de cinq minutes. J’avais déjà repris mon fils à l’école après une bagarre, je ne fais que recycler mon bla-bla habituel (je devrais le noter dans mon carnet pour juste avoir à la lire, à force). Je crois que certains ont lâché le fil de la conversation, ils sont distraits. Je soupire.
Ok ok. Vous pouvez partir. Mais la prochaine fois qu’on vous choppe, ça va très mal se passer.
Dans des marmonnements agacés, les enfants s’en vont. Ils trainent des pieds et j’avoue en tirer une certaine satisfaction.
Pfiou quelle histoire… Bien joué Tonton, tape m’en cinq.
Je lève le bras et- Attendez. Où est mon BRAS ?!
Putain les connards !! Ils sont partis avec mon bras !!
Sujet: Re: bloodless freaks Ϟ tonton Sam 17 Mar - 23:17
bloodless freaks
Tonton respire en massant ses deux points de côté. C'est peut-être ridicule mais il a vraiment mal. Pendant ce temps, Ollie fait la morale au morveux. Tonton les regarde, l'air sérieux mais toujours un peu crispé par la douleur. Il hoche la tête tandis que Ollie parle, ponctuant les phrases du daron par quelques « Ouais » et « Tu devrais l'écouter ». Il sait pas si c'est vraiment efficace. Les gamins n'écoutent pas vraiment. Tonton peut comprendre, mais il fait mine de ne pas les remarquer. Quand Ollie les laisse filer, Tonton est soulagé.
« Bon, au moins ça c'est terminé. »
Ollie a l'air enjoué, lui aussi. Il veut faire un petit high five à Tonton, qui ne refuse pas. Puis les deux se rendent compte au même moment qu'Ollie est devenu manchot. Tonton se retient de rire, mais il pouffe un peu quand même.
« Oh, merde. C'est sûrement l'autre gamin, là. Celui qui a réussi à placer un coup. »
Il regarde autour de lui. Les gamins se sont dispersés dans plusieurs ruelles. Cela risque d'être dur de retrouver le voleur.
« Bon, écoute, on va chercher les environs. Ils ont sûrement jeté ton bras quelque part, genre dans une poubelle. C'est sûrement pas loin... »
Tonton fait quelques pas au pif, sans trop savoir où aller. Soudain, il remarque quelque chose d'inhabituel par terre. Quelque chose de long et sombre.
« Oh, regarde ! Un de tes doigts ! Il a du se détacher. Ton bras doit pas être loin ! »
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